CL 120/INF/18


Conseil

Cent vingtième session

Rome, 18 - 23 juin 2001

LES TREIZE PAYS QUI ONT LE MIEUX RÉUSSI À RÉDUIRE LA SOUS-ALIMENTATION, 1980-1997

Table des matières



I. INTRODUCTION

1. Le rapport de la FAO intitulé L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, 1999 (SOFI 1999), a identifié 13 pays en développement où la proportion de la population qui souffre de la faim a baissé chaque année de plus de 1 point en pourcentage au cours de la période qui va de 1979-81 à 1995-97. La liste des 13 pays qui ont le mieux réussi à réduire la faim reste inchangée dans la dernière version de ce rapport, SOFI 2000. La présente note illustre leurs résultats remarquables à partir de quelques indicateurs de base. Un bref résumé pour chaque pays est également joint à toutes fins utiles1.

II. PRINCIPALES CONCLUSIONS

2. Les 13 pays en question sont les suivants: Bénin, Burkina Faso, Cambodge, Tchad, Chine, Gambie, Ghana, Indonésie, Inde, Mali, Mauritanie, Népal et Nigéria. Huit sont situés en Afrique subsaharienne et cinq en Asie. Ils sont différents de par leur taille, leur situation agro-climatique, leur économie et leur système politique. Cependant, sur la base de ces expériences, un certain nombre de facteurs communs s'avèrent indispensables pour réduire l'insécurité alimentaire. En gros, on peut retenir cinq facteurs principaux comme clés du succès: la paix et la stabilité sociale, une croissance économique vigoureuse, la primauté du soutien des politiques et des investissements à l'alimentation et à l'agriculture, des mesures de protection sociale pour les pauvres et l'accès aux importations alimentaires y compris à l'aide alimentaire. L'importance de chacun de ces facteurs varie beaucoup selon la situation des pays, mais dans la plupart des cas, ces facteurs interviennent en association et se renforcent souvent l'un à l'autre.

3. Étant donné la complexité des facteurs qui contribuent à réduire l'insécurité alimentaire, il est difficile d'identifier un ensemble unique d'indicateurs qui en rende compte de manière adéquate. Les indicateurs qui figurent au Tableau 1 ci-après sont utilisés à titre d'illustration seulement. Chaque pays a enregistré une réduction de la sous-alimentation de 17 points en pourcentage ou plus sur les 17 années de la période 1980-97, la plus forte réduction, 52 pour cent, ayant été enregistrée au Ghana. Le PIB réel a augmenté dans l'ensemble des 13 pays, avec des variations importantes allant de 2,6 à 10,0 pour cent par an. À l'exception du Tchad, de la Mauritanie, du Mali et de la Gambie, la production vivrière par habitant a beaucoup augmenté. Tous les pays ont enregistré des baisses importantes du taux d'analphabétisme chez les adultes, de 9 à 27 pour cent sur cette même période. Les importations alimentaires, y compris l'aide alimentaire, ont joué un rôle essentiel dans le cas de plusieurs pays.

4. Le rétablissement de la paix et de la stabilité sociale semble être une condition fondamentale du succès. L'expérience du Cambodge et du Tchad montre à quel point la paix peut être un facteur favorable. Une fois que cette condition est remplie, comme dans la plupart des autres pays tout au long de la période considérée, d'autres facteurs deviennent importants.

5. Comme le montre le cas de la Chine, des politiques axées sur le marché et la croissance économique encouragent vivement les agriculteurs à développer la production vivrière, augmentent les revenus ruraux et réduisent la faim de manière remarquable. Le lien entre la croissance économique élevée et l'augmentation de la production vivrière est manifeste également en Indonésie.

6. Les expériences du Bénin, de la Chine, de l'Inde et de l'Indonésie montrent à quel point les investissements publics dans les technologies et infrastructures agricoles, accompagnés d'une croissance économique régulière, peuvent augmenter la production et la productivité agricoles de manière soutenue sur de nombreuses années. L'expérience plus récente du Nigéria et du Ghana, avec des variétés améliorées de manioc, est une nouvelle démonstration de la rentabilité des investissements dans la recherche agricole.

7. Les importations peuvent jouer un rôle important et assurer la sécurité alimentaire en complétant les approvisionnements locaux. Dans des pays tels que la Gambie et la Mauritanie, les importations vivrières contribuent beaucoup à la sécurité alimentaire, leur part ayant même augmenté en Gambie. Dans le cas de la Mauritanie, où 70 pour cent des approvisionnements céréaliers proviennent des importations, les recettes d'exportation assurent des niveaux adéquats d'importations de produits alimentaires.

8. Enfin, les améliorations du capital social et humain constituent une meilleure protection sociale pour la sécurité alimentaire des pauvres et renforcent d'autres facteurs tels que la stabilité sociale, la croissance économique et la production vivrière. Les mesures de protection sociale peuvent prendre des formes diverses dans les pays à l'étude et sont difficiles à quantifier, mais un indicateur commun de leur succès semble être le taux d'alphabétisation des adultes. Dans les 13 pays, l'analphabétisme des adultes a sensiblement reculé pendant la période considérée, les réductions les plus importantes ayant été enregistrées au Nigéria, au Tchad et au Bénin. Des pays comme la Chine et l'Indonésie, qui affichent une baisse plus lente en pourcentage, avaient déjà des taux d'analphabétisme bien inférieurs en début de période.

9. La situation politique et socio-économique initiale de ces pays varie beaucoup, comme les principaux facteurs qui contribuent à faire reculer la faim. Mais les expériences de ces pays montrent bien que, si plusieurs conditions fondamentales sont réunies, la faim dans le monde peut être combattue avec succès.

Tableau 1: Évolution des indicateurs clés dans les 13 pays ayant le mieux réussi à combattre la faim (1980-97)

  Population sous-alimentée en % du total Croissance réelle du PIB Indice de la production vivrière par habitant 1989/91=100 Population totale Taux d'analphabétisme des adultes Part des importations céréalières, y compris aide alimentaire, dans la disponibilité totale de céréales*
  %
80/97
Réduction en points de % 80-97 % par an 80-97 80/97 % par an 80-97 80/97 % par an 80-97 %
80/97
Réduction en points de %
80-97
%
80/97
Tendance 80-97**
Bénin 37 / 14 23 2,9 85/120 2,0 3,5/5,8 3,0 82/64 22 18/17 Inchangé
Burkina Faso 64 / 32 32 3,3 82/106 1,5 7,0/10,5 2,4 89/79 10 12 / 8 En baisse
Cambodge 61 / 33 28 6,0*** 65/109 3,0 6,8/11,2 2,9 78/64 21 15 / 3 En baisse
Tchad 69 / 38 31 3,9 103/112 0,5 4,5/7,1 2,7 83/62 24 5 / 7 En baisse
Chine 30 / 11 19 10,0 70/147 4,4 981/1227 1,3 35/18 14 5 / 1 En baisse
Gambie 58 / 16 42 3,2 118/64 -3,6 0,6/1,2 3,6 84/67 17 48/56 En hausse
Ghana 62 / 10 52 2,9 96/122 1,4 10,7/18 3,0 56/32 17 34/16 En baisse
Inde 38 / 21 17 5,5 84/107 1,4 687/962 2,0 59/45 14 1 / 1 En baisse
Indonésie 26 / 6 20 6,3 77/108 2,0 148/200 1,8 31/15 16 11 / 8 Inchangé
Mali 60 / 32 28 2,7 99/98 -0,06 6,6/10,3 2,6 86/64 22 14 / 6 En baisse
Mauritanie 35/13 22 4,4 113/87 -1,5 1,6/2,5 2,7 69/60 9 86/70 En baisse
Népal 47/28 19 4,6 85/99 0,9 14,5/22,3 2,5 77/62 15 3 / 1 En baisse
Nigéria 44 / 8 36 2,6 76/121 2,7 71/118 3,0 67/40 27 20 / 8 En baisse
Moyenne   28 4,5   1,1   2,6   18    
 

*Disponibilité totale = Importations commerciales + aide alimentaire + production
**La tendance concerne toute la période, il ne s'agit pas seulement d'une comparaison entre 1980 et 1997
***Période 1987-1997.

III. RÉSUMÉS PAR PAYS

Bénin

10. Le pourcentage de la population souffrant de sous-alimentation au Bénin a baissé de 23 points de pourcentage, de 37 pour cent en 1979-81 à 14 pour cent en 1996-98. Le principal facteur de cette amélioration a été l'expansion soutenue de la production vivrière, due en grande partie à une augmentation des superficies cultivées, en particulier dans le nord du pays. Les cultures de racines et tubercules y ont contribué le plus avec une hausse de la production par habitant de 64 pour cent entre 1980 et 1997. L'utilisation accrue de terres de jachère forestière a permis l'augmentation des rendements, en hausse de 40 pour cent pour les racines et tubercules, tandis que la superficie cultivée a augmenté de 90 percent.

Burkina Faso

11. Au Burkina Faso, le pourcentage de personnes sous-alimentées dans la population totale est passé de 64 à 32 pour cent entre 1980 et 1997. Cette baisse est due en grande partie à l'augmentation soutenue de la production vivrière, en particulier de maïs et de mil. L'accélération marquée de la croissance de la production agricole depuis le milieu des années 80 est surtout imputable aux nouvelles politiques de développement qui ont donné la priorité absolue au développement agricole et rural et ont permis de mettre davantage l'accent sur les investissements dans l'agriculture. Cette tendance a été soutenue par la croissance réelle du PIB de 3,3 pour cent par an en moyenne sur la période 1980-97.

Cambodge

12. En 1997, la part de la population considérée comme sous-alimentée était de 33 pour cent, ce qui représentait une baisse de 28 points de pourcentage par rapport à 1980. Le facteur essentiel a été le rétablissement de la paix et de la stabilité et la croissance soutenue de la production vivrière qui en est résultée, en particulier pour le riz. Des décennies de guerre et de troubles civils avaient ruiné le capital social et les infrastructures à la fin des années 70. Les systèmes d'irrigation étaient gravement endommagés et de nombreux champs étaient laissés à l'abandon à cause des mines terrestres. Une stabilité relative a été rétablie à la fin des années 70 et permis la relance de la croissance économique, en particulier dans la production agricole. Le programme de réforme économique introduit en 1992 a permis de contenir l'inflation. Les agriculteurs ont réagi en augmentant les superficies cultivées qui ont presque doublé entre 1980 et 1997.

Tchad

13. La proportion de personnes sous-alimentées dans la population totale du Tchad est passée de 69 à 38 pour cent, ce qui est encore élevé, entre 1980 et 1997. Les améliorations remontent essentiellement aux années 90, lorsque le pays a entrepris une difficile transition vers la réconciliation politique, la paix et la stabilité. Le Tchad avait auparavant connu trente ans d'instabilité politique et de troubles civils. La production vivrière par habitant avait fluctué à cause de sécheresses récurrentes et stagné dans l'ensemble. De grandes quantités d'aide alimentaire et d'importations commerciales étaient nécessaires dans la première moitié des années 80. La production vivrière s'est nettement rétablie dans les années 90 grâce à une série de bonnes campagnes et à une relative stabilité politique.

Chine

14. La Chine a connu des transformations économiques considérables ces 20 dernières années. La réforme économique, la modernisation et l'ouverture au monde extérieur se sont accompagnées d'une activité économique intense. Le PIB réel a augmenté de 10 pour cent par an sur la période 1980-1997 et le PIB par habitant est passé de 307 dollars E.-U. en 1980 à 730 dollars E.-U. en 1997. La croissance économique rapide s'est accompagnée d'améliorations sensibles du niveau de vie et de la sécurité alimentaire. Le facteur essentiel a été le passage de l'agriculture planifiée à l'agriculture axée sur le marché qui a entraîné des augmentations remarquables de la productivité, des revenus ruraux et de la sécurité alimentaire. Les mesures de réforme adoptées en 1978 ont donné aux agriculteurs de meilleures incitations par les prix et ces mesures ont été suivies par une restructuration majeure du secteur agricole chinois. Le rôle de l'État dans la planification directe de la production agricole a été en grande partie remplacé par les marchés et le mécanisme des prix. Le résultat a été une réduction remarquable, de 160 millions d'habitants, du nombre de personnes sous-alimentées entre 1980 et 1997. La production vivrière par habitant a fait un bond de 110 pour cent pendant la même période.

Gambie

15. Une augmentation rapide des disponibilités alimentaires a été enregistrée au début des années 80 en raison d'une reprise de la production et de l'augmentation des importations. Après 1984, la production céréalière s'est stabilisée, mais les importations ont continué à croître de façon soutenue, les importations céréalières ayant augmenté au total de 188 pour cent entre 1980 et 1997. En fait, ces importations sont passées de 62 à 121 pour cent de la production intérieure. Bien que la production céréalière intérieure par habitant ait diminué, la production de mil par habitant a augmenté de 133 pour cent entre 1980 et 1997.

Ghana

16. Pour faire face à une aggravation de la crise économique, le gouvernement a lancé un programme de réformes économiques en 1983. S'appuyant sur la croissance du secteur économique agricole, le Ghana a été en mesure de réduire la sous-alimentation plus rapidement que tous les autres pays du monde pendant la période 1983-97. Le secteur agricole a profité d'une série de réformes des politiques, et la production vivrière par habitant a augmenté de manière soutenue après 1983. Le facteur essentiel de cette augmentation a été l'essor de la production de racines et tubercules, en particulier de manioc. Des variétés améliorées de manioc ont commencé à avoir des effets sensibles après le lancement d'un programme gouvernemental visant à promouvoir la culture de racines et tubercules au début des années 90. Les rendements de manioc ont augmenté de 40 pour cent pour atteindre 12  tonnes à l'hectare, et le manioc est maintenant le produit agricole le plus important du pays, puisqu'il représentait 22 pour cent du PIB en 1998.

Inde

17. La part de la population qui est sous-alimentée en Inde a sensiblement baissé de 38 à 21 pour cent entre 1980 et 1997. Le facteur le plus direct de cette baisse est l'augmentation de 27 pour cent de la production vivrière par habitant entre 1980 et 1997. Le blé et le riz, qui sont les principales denrées alimentaires de base, ont enregistré des augmentations de production par habitant de 2 et 2,4 pour cent par an respectivement pendant la période considérée. L'essor de la production est dû en particulier à l'augmentation des rendements, de 87 pour cent pour le blé et de 44 pour cent pour le riz pendant la période considérée. Ces résultats sont imputables en grande partie au soutien énergique accordé à la recherche et à la vulgarisation, aux programmes ciblés sur les petits agriculteurs, et aux améliorations des infrastructures rurales, y compris des systèmes d'irrigation. La croissance accélérée de la production vivrière a entraîné un meilleur niveau de sécurité alimentaire pour une population en rapide augmentation. L'accès aux vivres des secteurs les plus pauvres de la population s'est amélioré du fait de la baisse des prix réels du blé et du riz.

Indonésie

18. L'Indonésie a enregistré une croissance économique remarquable sur les trois décennies antérieures à 1997. La croissance du PIB réel a atteint 6,3 pour cent en moyenne sur la période 1980-97, ce qui s'est traduit par une réduction sensible de la pauvreté. L'incidence de la sous-alimentation est passée de 26 pour cent à 6 pour cent de la population entre 1980 et 1997. Cela reflète les bons résultats de la production vivrière par habitant, qui a augmenté de 40 pour cent pendant la période considérée. Il convient de noter en particulier la croissance rapide de la production de riz, denrée de base qui représente à elle seule environ 50 pour cent de la disponibilité énergétique alimentaire. La production de riz a augmenté de 3,7 pour cent par an, soit 1,8 pour cent par habitant. Un vif soutien du gouvernement aux programmes d'intensification de la riziculture a permis aux agriculteurs d'adopter des variétés améliorées et des engrais dans des systèmes d'irrigation perfectionnés. Les rendements céréaliers ont progressé de 40 pour cent, tandis que la superficie cultivée a augmenté de 24 pour cent entre 1980 et 1997.

Mali

19. La stabilité socio-politique, associée à la croissance économique, ont entraîné une baisse importante de la part des personnes sous-alimentées dans la population totale, de 60 pour cent en 1980 à 32 pour cent en 1997. La consommation de céréales par habitant a été favorisée par les importations commerciales et l'aide alimentaire dans les années 80, ce qui permet d'expliquer l'augmentation rapide de la disponibilité énergétique alimentaire (DEA) au cours de cette période malgré des conditions climatiques défavorables au début des années 80. Les importations et l'aide alimentaire ont diminué dans les années 90, mais le niveau de l'apport alimentaire énergétique dans les années 90 est resté bien au-dessus de celui des années 80. L'augmentation considérable des superficies cultivables et des terres consacrées à des cultures permanentes est due pour l'essentiel à l'expansion des superficies consacrées au coton, l'augmentation des exportations ayant aussi contribué à l'augmentation des revenus des ménages dans les zones productrices de coton.

Mauritanie

20. La Mauritanie a enregistré une réduction remarquable de la sous-alimentation, de 35 pour cent de la population en 1980 à 15 pour cent en 1990 et 13 pour cent en 1997. Ces améliorations ont été rendues possibles par l'augmentation de la production de sorgho et de riz et la croissance soutenue des exportations qui a permis d'augmenter les importations vivrières. Les réformes économiques qui ont commencé du milieu des années 80 ont entraîné une stabilité macro-économique et une croissance vigoureuse du PIB réel. La production vivrière a augmenté en raison d'une progression soutenue des superficies cultivées et des rendements céréaliers. La DEA par personne est passée de 2120 à 2630 kcal par personne par jour entre 1980 et 1997. Y ont contribué les importations céréalières relativement importantes. Aussi bien les importations que la production de céréales ont augmenté de manière soutenue, de 132 kg par personne et par an en 1980 à 205 kg en 1997.

Népal

21. Malgré un très faible PIB par habitant et une croissance relativement modeste, le Népal a réussi à réduire la part des personnes sous-alimentées dans la population totale de 47 à 28 pour cent entre 1980 et 1997. La croissance économique et la hausse de la production agricole ont contribué à l'amélioration des conditions de vie même si celles-ci restent précaires. L'augmentation de la production vivrière a été plus rapide que la croissance démographique sur la période 1980-97, essentiellement grâce aux progrès des années 80. La tendance de la production céréalière explique en grande partie les progrès de la production vivrière. La production de riz a augmenté rapidement en 1986-90, passant de 2,4 millions de tonnes à 3,5 millions de tonnes. Cette forte augmentation est due en partie à une hausse des rendements, mais surtout à un accroissement des superficies cultivées, surtout dans les basses terres.

Nigéria

22. Le Nigéria a obtenu une réduction considérable de la sous-alimentation. Le facteur essentiel a été l'essor décisif de la production des aliments de base, qui a dépassé le rythme de la croissance démographique. La production par habitant de racines et tubercules a augmenté de 119 pour cent sur la période 1980-97. Des variétés améliorées de manioc à haut rendement ont permis de faire passer la production de 160 kg par personne et par an en 1984 à plus de 320 kg en 1992. Le succès du manioc au Nigéria est dû à des mesures politiques délibérées et à des investissements de l'État dans la distribution de matériel végétal. Outre les rendements améliorés du manioc, on retiendra l'augmentation sensible des superficies consacrées aux cultures de racines et tubercules, de 2,1 millions d'hectares en 1987 à 5,5 millions hectares en 1997. La production céréalière a aussi enregistré une hausse considérable, presque exclusivement grâce à une augmentation des superficies emblavées, de 6,1 à 18,5 millions d'hectares sur la période 1980-97.

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1 Des renseignements plus détaillés par pays seront disponibles dans une autre publication.